Les défunts

Chœur des moines de Solesmes dirigé par dom Jean Claire

Enregistré dans l'église abbatiale en 1980 et 1988 (22-31)

Un livret inclus, avec textes latins, traductions et commentaires

Un chrétien vient de quitter ce monde. Il est toujours permis d’espérer que sa mort aura été en réalité un natalis, une naissance au ciel, et que des rangs de l’Église militante, il sera passé dans ceux de l’Église triomphante. Si cependant il lui restait encore quelque chose à expier pour satisfaire à la justice divine, si son âme n’était pas encore assez pure pour mériter de voir Dieu, alors la communion des saints, cette solidarité surnaturelle de tous les amis de Dieu dans la charité, pourrait alléger les rigueurs de ces ultimes mais indispensables purifications.

Dès l’Ancien Testament, on a des témoignages de la prière des vivants pour les morts, en dépit d’une révélation imparfaite de la survie des âmes et de la résurrection des corps (niée encore au temps du Christ, par les sadducéens).

La résurrection du Christ, base de toute notre foi, a été présentée par saint Paul comme la preuve et le garant de la nôtre. Dès lors, l’Église n’a jamais manqué, à chacune de ses réunions liturgiques, de faire mention de ses membres défunts afin que tout l’assemblée prie pour eux, et que cette prière profite à la pleine purification de ceux qui sont endormis dans le Seigneur.

La messe et l’office des défunts ne sont entrés dans le cycle proprement liturgique, à la date du 2 novembre, que bien tardivement – au xii^e siècle – sous l’influence du grand monastère de Cluny.

En ce qui concerne la messe, dès que les documents neumés apparaissent (xi^e s.), on y trouve non seulement les pièces les plus connues contenues dans cet enregistrement (messe Requiem æternam), mais encore un choix assez considérable d’autres pièces, qui s’augmentera au siècle suivant de nouvelles compositions.